Traces pour passer, pour faire signe, pour rendre grâce

 

Lionel Seppoloni

Ces traces laissées par ma main, je ne peux pas croire, passés les brefs moments d’enchantement, qu’elles soient suffisantes. Je peux m’y décrire comme un chariot se décrit dans l’ornière qu’il laisse, pour qui sait lire.

Fernand Deligny, Les vagabonds efficaces.

 

Plus  tu  auras  réussi  à  écrire  (si  tu  écris),  plus éloigné  tu  seras  de  l’accomplissement  du  pur,  fort, originel  désir,  celui,  fondamental,  de  ne  pas  laisser de trace.

Henri Michaux, Poteaux d’angle.

 

À tout prendre il aurait sans doute été préférable de n’écrire, à l’instar de la pluie, de la neige ou du givre sur la vitre, qu’à  l’encre  sympathique. Ces signes griffonnés, martelés sur la page depuis l’enfance avec tant d’obstination, ce n’était d’abord que pour passer ; et le désir de « laisser trace », on préférait l’abandonner aux bâtisseurs de tombes.

Je n’aurai pourtant cessé moi-même de suivre des traces : cairns des pistes montagnardes, branches brisées le long de certains layons forestiers, châlées de sangliers, laissées de loutres, et ces livres aussi sans lesquels on s’égare… Laisser traces à son tour c’est alors faire signe à ceux qui viendront après, être fidèle à ceux qui ont ouvert le passage, et rendre grâce au monde.

D’ici — dans le retrait d’une vallée alpine et la précarité de la Toile — je risque donc ces traces. Le passant curieux y trouvera quelques renseignements sur mon parcours et mes activités d’écrivain (voire d’apprenti musicien), les livres parus ou à paraître, les projets en cours. Ainsi la porte de l’Atelier reste-t-elle toujours entrouverte…

 

TRACES, mode d’emploi…

Pour ceux qui ne me connaissent pas, il y a une présentation rapide, puis détaillée, en page Biographie.

Pour ceux qui cherchent des précisions sur mes livres, c’est en page Livres.

Pour ceux qui veulent me découvrir à travers les documents sonores et visuels, c’est ici : Vidéo.

Le blog principal, tenu depuis février 2007, s’intitule La Vigie du Villard.

Pour approfondir, on peut se perdre dans mes Archives, qui mêlent les brouillons de certains livres parus ainsi que de nombreux inédits, brouillons de probables livres à venir. On peut aussi écouter-voir ci-après sur cette page d’accueil un peu de cet accordéon “de concert” avec lequel je commence mes journées.

La photographie du bandeau a été prise depuis ma fenêtre en juillet 2014, au moment de la mort de ma mère. Le portrait a été pris deux mois auparavant dans le train qui me ramenait du dernier voyage fait auprès d’elle. Ces “traces” lui sont dédiées.