Vigie, avril 2008

 

  

 

BALADE D’AVRIL (3)

  

L’aube à peine. À la recherche des morilles (trouvé hier une blonde sur le chemin de la boîte aux lettres) je descends droit au Gelon que je franchis tant bien que mal sur un tronc incertain — hurlements rauques de la chatte qui n’ose plus me suivre. (Pour trouver le pont, c’est vingt mètres plus loin en suivant le sentier : s’en souvenir pour la prochaine fois.)

Je n’ai pas trouvé de morilles, mais cette vaste grange en ruine absolument superbe, toit et mur recouverts de mousse, la charpente encore en bon état. J’y suis entré et suis resté un long moment assis là entre ces murs, habitant provisoire des ruines. 

Maintenant j’émerge de la forêt après une assez longue et assez vaine marche, et se découvrent les prés, le vert lumineux des prés, les dômes blancs, la silhouette chargée de fleurs du grand cerisier, ce paysage d’une fraîcheur extraordinaire. Le vent aussi est doux. Un pic noir traverse (sa silhouette floue dans les jumelles). Puis c’est un chevreuil qui déboule sur moi, en affolant la chatte. Au retour j’identifie ma seule trouvaille : strobilyrus esculentus, la collybie comestible…

 

25 avril 2008

 

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