KOKORO
L’érable au bord de la route
de jour en jour se dépouille
impassiblement.
Les brebis dans le brouillard
sous leur lourd manteau mouillé
broutent sans trembler.
Les vaches dans l’herbe froide
restent couchées sur le flanc
sans en faire un drame.
Même traqué le chevreuil
qu’on voit passer en lisière
garde un air paisible.
Du vent coupant la corneille
se réjouit, qui attend que
les fruits viennent à elle.
Au pied du mont enneigé
le village se rendort
autour de ses feux.
Il faut plus qu’un coup de froid
pour ralentir les ardeurs
du jeune chauffard.
Les enfants font une danse
pour appeler en riant
la neige d’octobre.
Seul le pauvre cœur de l’homme
pincé par la peur du temps
défaille.
15 octobre 2015