Vigie, octobre 2016

 

 

 

LES JOURS HEUREUX

 

Vigieoctobre2016joursheureux

Jour heureux, soirée douce. Pour la première fois j’écris dans cette pièce qui me donne l’impression d’être reparti en voyage dans le temps et l’espace, à cause de ces meubles rescapés de tant de déménagements et de naufrages, du sous-sol qui rappelle Montluçon, du bureau de mon adolescence, du déshumidificateur qui, en attendant l’installation d’une V.M.C., ronronne paisiblement comme autrefois le climatiseur de mon dernier bureau guyanais (le seul ainsi équipé, et je préférais en général travailler sur le balcon au pied du grand manguier).

Dans la nuit froide les enfants du village vont de maison en maison, avec des déguisements de cauchemar sous lesquels ils pouffent et prennent des voix d’outre-tombe.

C’est la fin d’octobre, la fin des (presque) ultimes travaux de la maison. Je reprends le chemin escarpé de la musique, peinant assez misérablement dans toutes les montées, puis Léo prend le relai et joue, avec son flegme habituel, le « Choral » de Bach qui, merci pour l’acoustique, transforme la cave en chapelle et me réchauffe le cœur.

« Merci pour les jours heureux », novembre peut venir.

 

31 octobre 2016 

 

© Lionel Seppoloni, tous droits réservés.

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