Vigie, septembre 2008

 

Renouveau

 

Les feuillages ont terni, le ciel a noirci, le vent s’est levé, les hautes herbes jaunes ont plié et maintenant ruissellent. Léo dans mon dos se réjouit de la pluie sur son visage et rit aux éclats en contemplant les nuages. Il répète que c’est joli, puis hume théâtralement la coulemelle que je viens de cueillir. Pluie et vent d’automne apportent le renouveau.

*

À la nuit d’orage qui a fait trembler la maison succède une journée de chaleur et de solitude. Léo dort, je finis le ménage. Acculé au bureau pendant que le sol sèche (l’odeur du savon noir apaise), je regarde par la fenêtre les feuilles déjà criblées de rouille du poirier et le ciel blanc. Temps en suspension, trop courte parenthèse de liberté conditionnée en laquelle on traînasse sans trop savoir qu’en faire, mais dont on pressent l’importance (puisqu’on éprouve le besoin d’écrire ces lignes sur lesquelles quinze ans plus tard se penchera un quidam qui nous ressemblera, les cheveux blancs en sus). Se pose alors l’éternelle question de savoir si ce qui est tombé devant la fenêtre était une feuille ou un oiseau.

4-5/09/2008

 

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