En ce décembre sans neige ni gelées où tout baigne dans un soleil de fin du monde, j’achève la mise au net de ces quelques fragments détachés des années écoulées depuis l’installation au Villard de La Table. Je fais défiler mes ombres sur l’écran: ces images de chats, de travaux terminés, d’enfants qui ont grandi, de parents disparus, et ces images de neige aussi qui contrastent avec l’étrange saison que l’on vit à présent.
C’est un cycle de deuil, en un sens, qui se referme provisoirement ici – ou juste une façon de se convaincre de ce que le temps a bel et bien passé (et on n’arrive décidément pas à y croire davantage qu’à la venue de l’hiver).
Pendant ce temps la lumière tourne autour de la maison. Deux pies, par intermittence, viennent se poser au faîte du poirier. La montagne fume en silence dans l’air à peine froid…
Le Villard, 20 décembre 2015