Les textes qui suivent (un temps disponibles dans un volume auto-édité pour célébrer dans l’urgence les 77 ans qu’aurait eu ma mère) sont issus d’une part de ma passion pour l’art pariétal, d’autre part de ma rencontre avec le graveur Jérôme Bouchard. Dessins d’esprits auxiliaires ou d’arbres dans la nuit, pages détachées d’un journal de voyage en Dordogne, hommage à la mère disparue qui manque « comme la terre » et réflexions autour d’un étrange Faon aux oiseaux, en composent la trame.
Inspirés principalement par les trois séjours que j’ai effectués en Dordogne et d’assez nombreuses visites de grottes et de sites préhistoriques, ils proposent quelques éléments de réflexions sur l’art pariétal, mais je dirais qu’il les contourne et les excède. J’en ai exclu toute référence explicite à la littérature scientifique, que j’ai avidement consultée entre 2012 et 2014 (et de façon plus épisodique depuis), les intégrant dans une approche plus intuitive : je ne suis en aucun cas un spécialiste de l’art pariétal (ni de quoi que ce soit).
Le projet était de partir du choc initial ressenti au contact de ces images pour questionner la fonction originelle de l’art et sa capacité à nous « sauver » (et l’on rejoint ici le rêve formulé par Michaux d’une poésie « efficace »). De quelle façon ces expériences des grottes ornées, chaque fois différentes et stimulantes, allaient-elles changer le cours de ma vie ou, plus modestement, venir infuser mon quotidien ? Je les voyais comme des brassées d’herbes médicinales peut-être salvatrices jetées dans la potion amère de l’ordinaire (l’écriture de ce livre a coïncidé, comme pour le précédent, avec une période de ma vie riche en amertume – mais en cette période de crises généralisées c’est naturellement l’époque tout entière qui semble imbuvable…).
La progression du récit (puisque récit il y a) par juxtaposition d’éléments disparates (poèmes en vers très libres, notes des grottes ou du Nant, texte-bilan écrit deux ans après la mort de ma mère, hommages ou clins d’œil à François Augiéras, à Philippe Jaccottet, à Werner Herzog ou Joël Vernet, ainsi bien sûr que les gravures, dessins et réflexions de Jérôme) me semblent apporter quelques éléments de réponse.
Site de Jérôme Bouchard :
Sommaire :
Pariétales, notes de Dordogne
1. Agantuk.
2. Sur la route.
3. Passez par les grottes !
4. Le premier temple (Grotte de Villars)
5. L’art pariétal nous fascine !
6. Ces signes tendus vers… (Lascaux IV)
7. Des lieux qui nous relient
8. Élévation (Abbaye de Brantôme)
9. Sauvés par les grottes ?
10. Les ornements de la Libération (Font-de-Gaume)
11. Que faire de la fascination ?
12. Un poisson nous parle ! (Abri du Poisson)
13. Cap-Blanc
14. Au Château faible (Castelnau)
15. La détresse à Domme.
16. Poétique des situations (Les Combarelles)
17. Hameau du Roc.
18. L’homme blessé de Pech-Merle.
19. Le recours aux forêts.
20. Le grand mystère (Rouffignac).
21. Une place à Sarlat.
22. Le guet, l’oubli (Grotte du Sorcier, Saint-Cirq).
23. Tentative de remémoration (Bernifal)
24. Pages arrachées au Journal du Nant (1).
25. Dernier jour en Dordogne.
26. Pages arrachées au Journal du Nant (2)
27. Une caverne ornée de rêves.
Lettre ouverte aux quatre vents
Le Faon aux oiseaux (par Jérôme Bouchard)