Paru le 1er mars 2017 aux éditions Livres du Monde (Annecy).
Proses, poèmes & divers fragments routiniers, avec 13 encres de Macha Poynder.
Collection « Mondes ouverts »
14×20.5 cm, 336 pages, 19.90 €
ISBN : 978-2-919117-34-5
Disponible auprès des éditions Livres du monde, sur les sites de vente en ligne et dans certaines librairies.
On peut en lire un extrait ici.
Ce livre a donné lieu à une lecture musicale avec Léo à l’accordéon, présentée dans divers lieux (Maison de la poésie, médiathèques, librairies…). On peut voir et entendre ci-dessus la captation vidéo de la lecture présentée à la médiathèque Fabrice Melquiot de La Rochette, et d’autres versions en page « vidéo ».
Introduction
1. Une nuit de juillet − impro
2. Stable et droit − impro
3. Dialogue avec la route − impro
4. La langue d’octobre – extrait de « The Magic box », Vladislav Solotarev
5. Le cinéma − impro
6. La route de la paix – « Oblivion », Astor Piazzolla
7. Rondeau de la route – extrait du « Rondeau » d’Henry Purcell
8. Juste la nuit − impro
9. Black stars – extrait de « Lazarus », David Bowie
10. À tous les marins – impro
11. À tous les trappeurs − impro
12. Le voyageur du temps
13. Sortie de route − impro
14. La route rouge − impro
15. Quintet de la petite plaie − impro
16. Continuer seul − « Chiquilin de Bachin », Astor Piazzolla
17. U Dance − Motion trio, Violentango, Astor Piazzolla, ou Le Tango pour Claude, Richard Galliano
Dialogue avec le public.
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Un jour, j’ai constaté avec stupeur que j’étais presque arrivé au terme de ma route, à hauteur du cimetière, sans même m’être aperçu que j’étais parti ; seule la vision brutale des tombes m’a tiré de ma distraction : j’étais arrivé au cimetière sans avoir rien vu, rien vécu.
L’envie de départ ne fut donc pas tant d’écrire un nouveau livre que de faire de ces moments morts du trajet des moments vifs, en accordant à cette route « ordinaire » l’attention que l’on porte naturellement à un lieu inconnu ou à une œuvre d’art. La parole n’a d’abord et longtemps été qu’un moyen de densifier une expérience quotidienne forcément répétitive et toujours menacée par la distraction et l’ennui.
Route réitérée lui-même, le livre a cependant sa logique et sa nécessité propres. L’écrire – peaufiner les images, polir les sons, varier les formes, recomposer les fragments accumulés dans la fiction d’une année et la limite d’un volume – c’était une fois de plus jouer avec le temps ou se jouer du temps ; c’était, affranchi de toute histoire à raconter et de tout dogme, refaire librement le voyage des années, franchir certaines frontières, recoudre certaine blessure ; c’était enfin façon de dire et redire l’étonnement de vivre dans cette Vallée qui est d’évidence un lieu privilégié et, vaille que vaille, de célébrer la vie telle qu’elle file.
Tout le monde peut en voir et en dire autant sur sa propre route − pour autant que celle-ci ne soit pas occultée par le souci d’arriver ou, bien pire, ravagée par la guerre qui n’est jamais loin. Il n’y a pas d’autre voyage. « La route, c’est la vie », disait Kérouac : puissions-nous au moins la parcourir les yeux ouverts ; et puissent les mots nous y aider.
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« L’ailleurs est partout, à portée de main ou de pneu, et j’ai désormais à faire avec ce chemin tout tracé de ma route ordinaire, que je parcours chaque jour, dans les deux sens, avec les mêmes repères. D’abord on ne voit pas grand-chose, comme après une nuit mauvaise un réveil avant l’aube. On frotte les yeux collés, le pare-brise embué ; puis le voyage recommence… »
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« Quatre saisons cinq vitesses
je file d’un matin l’autre
offrant au présent
ce voyage d’un seul jour
qui tous les rassemble
en ce fleuve d’une année
où vogue la permanence
où stagne le temps… »
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À propos de la section du site Traces à l’origine de La Route ordinaire (toujours en ligne), ces lignes de Enrico Agostini Marchese, in Écrire l’espace: dynamiques d’imbrication performative de la photographie dans la littérature numérique (Nouveaux cahiers de marge, 2020)
Lionel Seppoloni (…) nous invite à repenser l’imaginaire d’une route de campagne. (…) Comme mis en évidence par l’écrivain, c’est la route elle-même qui est mise de l’avant : il ne s’agit pas ici de la simple représentation d’un espace qui nous serait inaccessible. Il est question plutôt d’une invitation à partager un voyage, adressée au lecteur – une invitation à se faire lui-même voyageur. Grâce à l’action conjointe de l’image et de la poésie, c’est à la construction discursive et imaginaire de cet espace quotidien que nous avons accès. Dans chaque sous-section, nous sommes invités à suivre le parcours créé par Seppoloni : suivre le site, en cliquant sur le bouton correspondant, suivre l’imagination de l’auteur et le fil rouge de sa poésie, mais aussi suivre la même route sur laquelle l’auteur conduit chaque jour. Le partage de ces trois espaces – celui du parcours physique, du parcours symbolique et du parcours numérique fait de sorte qu’il n’y a pas de véritable distinction entre les trois éléments : il s’agit exactement de la même route. Les réflexions, les poésies et les photographies façonnent cet espace de manière telle que nous pourrions dire d’être presque là, plongés dans un espace où l’élément réel de la route se mêle indissolublement avec sa narration, sa discursivisation où il n’y a pas de différence qualitative entre réalité́ phénoménologique et symbolique, pour reprendre la terminologie de Chartier.
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TABLE DES TEXTES & DES ENCRES
Swallowed Night #4, encre de Chine sur papier (couverture)
Au sud de nulle part #64, encre sur papier
Une nuit de Juillet (prologue)
Septembre / Au sud de nulle part #25, encre sur papier.
Premier septembre – Stable et droit ! – Voici la route – La petite cantate de la bruine – Le char est fragile – Dialogue avec la route – Partis le coeur léger – Premier frimas – La route invisible – Attraper au vol – Frôler le mystère – Les travaux – Fumée sans feu, feux sans fumée – Les lignes blanches de l’utopie – Route barrée – Passé l’orage – La musique, la route, l’écriture – Solo de septembre sur ma route jazz – Les Grands Moulins sont sous la neige – La route ou la vie – Équinoxe d’automne – Des signes en passant – La route et « L’eau vive » − Petite pluie – Des préparatifs – Les routes du retour – « Voir vraiment » − Un voyage – À la lumière d’automne – Ma route royale.
Octobre / Lesson of Weightlessness #1, encre sur papier
La langue d’octobre – De la maison au cimetière – La tristesse – Les moires, la mémoire – La joie – Route sérielle, musique ouverte – La route jaune – Petit rictus – La route sans mémoire – Le grand désir – Après la pluie – Répétition générale – Coup de froid – La route sombre – L’aube grise – Avant la neige – Les cerfs – Kokoro – Dernière tonte – Le cinéma – L’inattendu en octobre – La route gigogne – L’automne, le bel automne – Fête nocturne – Quelques trouées – Les fausses routes – « Interdit, sauf riverain » − La route sans voix – Les os – Relié – En silence – Le cercueil.
Novembre / Swallowed Night #1, encre sur papier
Remonter la rivière – « Journal extime » − Floraisons tardives – Paroles dans le brouillard – L’été indien – Répétitions, variations, projections – La colère – Lire la route, se débourber – L’hiver dans la plaine – Caprices de la chronologie – La larme à l’oeil – Matin mouillé – Paysage avec panaches – À nu – L’or est devenu plomb – La route de la paix – La mort recule quand on regarde… – Je ne dis pas ce que je vois – Le froid – Le salon de musique – Improvi-sation blanche – Les fougères du givre – Dernier voyage avant… – La neige – L’échappée belle – La lenteur – Éloge du gris – Tout bouge – La fatigue – La lumière (1).
Décembre / Swallowed Night #2, encre sur papier
Trois cerfs en décembre – Choses vues – Un socle vide – Soleil de face – La panne – La route des champs – Les glissades – De nuit par temps de brouillard – Les lueurs – De l’écriture « en mouvement » − Notes de la route aventureuse – Route barrée, fleurs fa-nées – Notes de la route étroite – Entre deux murs – Du noma-disme automobile – Route et idéal – Le silence – Nouvelles difficultés – L’aube à voir – Rondeau – Du réconfort en hiver – Route en la mineur – Une porte se ferme – Route en sol majeur – Le redoux, la tristesse – La route sourde – Le charme encore vif de la route – À nos vies ordinaires – Petit printemps – Tu traces – La route du soir.
Janvier / Swallowed Night #3, encre sur papier
Un rêve lucide – Faire de la route un chef d’oeuvre – Juste la nuit – Je dis : « La route… » − Une vision étroite – Les têtards – Les ombres – L’aube grise – « Notre vie c’est maintenant » − Le vent – Aube bleue – Un tableau – Black stars – La lumière (2) – Champ aux corneilles – L’attente de la neige – Dans l’île fragile – Treize cerfs – Écrire avec la neige – L’hibernation – Contrastes et limites – Pour oublier le vertige – Dans la nuit – Premier regard – Faon et enfants – La route coule – La prose des frontières invisibles – La bonté des astres : la lune – La bonté des astres : le soleil – Route en ré majeur – Route en si mineur.
Février / Swallowed Night #5, encre sur papier
Repartir en février – Matin de neige – Tout ce qui éclaire – Éloge du familier – À tous les marins – Mes miettes – À tous les trap-peurs – Les tigres du réel – La bourrasque – Ailleurs est partout ? – Le voyageur du temps – Les portes de brume – Au théâtre – Rêver au printemps – Beauté cachée – « L’éphémère et la beauté » − Fines lignes – Un chant particulier – Gamme descendante – « Chien aux écoliers » – Au-dedans, au-dehors – Où sont les signes ? – Paysage apprivoisé – Un très gros reptile – Cédez-le-passage – Parler seul ? – Le chasse-neige – Une nouvelle impulsion – Un raccord.
Mars / Swallowed Night #7, encre sur papier
La route de mars – (Du deuil) – Pour un printemps – Embarras de mars – Court-métrage – Un lit funéraire – Des rêves de glace – « Maisons, maisons » − Aux maisons de ma route – Le bonheur par les cornes – Naissance et mort d’un chant – Les oiseaux de ma route – Après le frai – Hors-champ – Balade matinale – Neige et brouillard – Pas si facile à suivre ! – « Entre les deux… » −Milan de mars – À conserver, à démolir – Tentative de ressaisissement – Rêve de route – La confusion – Tous ces troncs abattus… − L’autre monde – Le brouillard – La pluie froide – Il en faut peu… − Chante encore ! – Personne – « Le printemps » de Piazzolla.
Avril / Swallowed Night #8, encre sur papier
Repartir en avril – Le trou – Parler, se taire – Aux « passants plus hardis » − Regarde – Un tableau pointilliste – Tout va bien ! – Interruptions – L’homme et les fleurs – Les oies – D’un vieux sac de peur – Tombeau des Amphibiens – Le vent ne chasse pas les nuages – Ce que disent les signes – Soleils de face – Envol en avril – Tentative de déploiement – Les bouleaux – Le livre et la mort – Comme une sortie en mer – Manière de dire oui – Vieille nuit, jour jeune – En pleine lumière – L’homme de neige – Neige d’avril – Manière de dire non – Toxoplasma gondii – La voiture du docteur Caligari – Dernières traces d’avril.
Mai / Oceanoasis #28, encre sur papier
Ma route de mai – Sortie de route – Sisyphe en carrosse – Décoction de mai – Le martinet – Le grand chantier – Abattis, 7h43 – Déroutes sous la pluie – Crime contre le cosmos – Notes de la vitre ouverte – El Sistema – Malgré l’été – Cultiver le sauvage – Les saints de glace – Sans obstacle – La peur – Le rouleau de la route – Qu’est-ce que tu vois ? – Après l’apogée – Petite prière aux parapets – Poya − Comment va la route ce matin ? – Avant l’orage – Transparence et obstacles – Une longue ligne – Je te parle encore – La fin de la route – La route comme un serpent – Tu ne vois pas – Haïkus de mai.
Juin / Au sud de nulle part #71, encre sur papier
La route des roses – La route rouge – Le roi malade – Bleu livide – Fins précoces – Quintet de la petite plaie – Continuer seul – Je pars en voyage – « L’herbe à chutes » − Perdre la route, retrouver le chemin – La route porte-voix (1) – L’aigrette – Une route à quatre cônes – Moderato palpitare – Paroles en liberté – Roulons sous la pluie – La route porte-voix (2) – Un caillou a roulé – Pneus d’été – La musique, les mots, les fleurs – La route est coupée – Perdu ! – Perroquet & fiction – Une partition – In extremis – Les martinets – En écoutant « L’été » – Route limpide – Rouler au soleil – L’équilibre.
Juillet / Au sud de nulle part #691, encre sur papier
La bascule – Dans les yeux de la vieille femme – La route en juillet – Le calme – Ciel plombé, champs jaunes – Une scène vide – Le temps flexible – Des bêtes et des gens – Les migrants – Pas vu, pas dit ? – Les routes des derniers retours – Le silence – Cercle et spirale – Le dernier concert – Un pas de plus (épilogue).