Haïkus de mai
Averse de mai
le petit tilleul murmure
tiens, je reverdis.
Neuf heures un jour de rentrée
pour moi c’est la nuit
la corneille est un hibou.
S’ils ne tremblent pas
c’est seulement parce qu’eux ne voient pas
le vide sous leurs fesses !
Blanche sur fond vert
la flèche impitoyablement te désigne
la proche sortie.
« Ça sent rien, la pluie
et y a pas de fleurs », dit-elle
à deux pas du grand lilas.
Enfermé
dans la prison des idées
tu ne vois pas, ne sens rien.
Tu vois ce que tu nommes
tu vis ce que tu nommes
et si tu ne dis mot c’est mort.
Moi je n’ai pas vu les fleurs
mais juste le sac
qui était tout seul dans la cour.
Balade matinale
dans la cour déserte
qui semble encore en vacances.
Sur la poubelle
je retrouve mon royaume
neige sur les crêtes.
Paroles d’élèves
dans les graves, les aigus
pépiements d’oiseaux.
Tous groupés en trois
comme les trois segments
d’un haïku printanier.
02/05/17