Vigie, septembre 2010

 

Vigieseptembre2010

 

De nouveau la pluie d’automne crépite sur les toits du village. Il fait doux et les enfants se sont endormis. Leur mère aussi s’assoupit peu à peu sur le canapé. J’aime beaucoup le crépitement de la pluie d’automne.

La rentrée est passée vite. On court après le temps, mais sans affolement. Souvent le soir Léo pleure — parce qu’il craint la nuit, le sommeil, la solitude, que sais-je… Il s’apaise vite.

Les pages d’été, les souvenirs s’envolent : nos escapades sur les crêtes, la petite maison d’Ouessant, les phoques et les craves, les pieds brûlés de ma mère ; la rencontre avec Pierre Rahbi, les Nocturnes jouées à minuit par Maria João Pires dans la maison de la sagesse, tout ce qui enrichit la vie… 

Je veille, je n’écris pas.

Là dehors le blaireau vient, comme chaque soir, fourrager près de la grange. Je le regarde croquer les pommes tombées à terre puis disparaître à petits pas dans la pénombre. La nuit nous efface. Tout le village s’éteint.

Je veille, j’apprends, j’attends en silence : je n’écris pas.

 

16 septembre 2010

 

 

© Lionel Seppoloni, tous droits réservés.

  

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