Vigie, septembre 2008

 

Bruine froide

 

Bruine froide comme de la neige fondue. Les arbres décidément jaunissent à vue d’œil, et il ne fait plus que dix degrés sur la terrasse. La pluie tombe depuis deux jours. On a mis le chauffage en route pour la première fois, si bien qu’ à l’intérieur flotte une certaine douceur. Les chats et la chienne dorment, roulés en boule, pendant que ronfle l’averse ; soi-même on se sent pris d’une torpeur…

J’ai traversé tantôt les champs avec, dans le dos, le porte-bébé chargé d’une centaine de coulemelles !

Le temps qui passe n’est pas toujours une malédiction. Maintenant il est cinq ou six heures du soir et c’est vraiment une belle fin d’après-midi d’automne. La lumière est douce sur les pommiers et les maisons de La Provenchère. Après avoir arpenté un moment le champ pour cueillir encore quelques coulemelles, me voici installé dans l’herbe avec Léo, la chienne et la chatte. On entend la rumeur du Gelon, la clameur des chiens, le bruit du vent dans le feuillage du grand érable, une corneille, et aucun coup de feu. Les grands nuages blancs défilent sur le verre des lunettes de soleil que Léo s’obstine à vouloir enfiler parce qu’elles sont jaune et rouge et que c’est joli (ainsi qu’il le répète sur tous les tons depuis cinq minutes, car les petits enfants n’ont pas peur des couleurs). Léo est assis près de moi, en tailleur comme moi. En ce jour de septembre 2008 il n’a pas encore deux ans.

 

14 et 19/09/08

 

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