Long et instable, ce mois de mai qui fit passer de la dernière neige à l’asphyxie d’été, des dernières fleurs aux cerisiers rouge sang, qui malmena pas mal et fit tanguer les barques. Il y a des roses à nouveau aux grillages et, sur la route, des renardeaux, des chatons écrasés dont on regarde dans le rétro les affreux soubresauts. La chatte a ramené un loir, l’araignée tisse sa toile à la fenêtre de la Cave et Jean, au fil de l’insomnie, souvenir d’un soir de mai 90 à nouveau si proche, chante en boucle le si poignant « Bravo » :
« Bravo… donnez-moi un bravo, juste un petit dernier…
Bravo…
Donnez-moi un bravo que je puisse dormir, que je puisse mourir… »
31 mai 2017