Vigie, mars 2009

 

 

De ce mois de mars pourtant pas si ancien ne me reviennent en mémoire que quelques bribes, grâce aux carnets et aux photographies (essentiellement des oiseaux, dont ce fier gros-bec perché dans le poirier). Il semblerait que les jours heureux laissent peu de traces. Il semblerait aussi que j’aie alors tenté d’écrire une première, une dixième fois, ce qui deviendrait L’éloignement. Cette alternance entre envie d’écrire et renoncement qui a marqué ces dernières années pose en creux la question de ce qui rend l’écriture possible et surtout vraiment nécessaire (il me semble qu’on ne devrait écrire que si on n’a pas le choix). Il faut manifestement que la peur du temps perdu se transforme en vraie panique ; comme ce n’était pas encore le cas, je passais plus de temps à regarder les oiseaux qu’à travailler, tout en griffonnant quand même les banalités qui suivent. 

 (Le Villard de La Table, 8 mars 2015)

 

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