Les circonstances dans lesquelles ce petit livre a été écrit sont évoquées dans L’éloignement, auquel il est intimement lié : d’une part, un séjour refondateur et solitaire effectué au début de l’automne 1996 dans le massif des Aravis ; d’autre part, quelques mois étouffants passés dans un bourg isolé de l’intérieur de la Guyane en 2000-2001.
D’abord publié par les éditions de l’Atelier du Héron (Bruxelles) fin 2004, il a été réédité par les éditions Livres du monde en 2014. Il est aujourd’hui définitivement épuisé. En 2024, il a été entièrement réécrit sous le titre J’écoute résonner les grillons dans ma mémoire indienne (à paraître).
On peut écouter ci-après un extrait vidéo lu à Queije, “Le chemin de l’alpe”, et en audio deux extraits de la dernière partie, “Carnets d’automne” : “Le grillon de l’automne” et “Notes de ma maison de l’alpe”.
4ème de couverture :
Que se passe-t-il lorsque l’on décide de partir, de faire trois pas de côté hors de la route ordinaire, de marcher seul sur les sentiers de l’alpe, d’allumer la petite ampoule du dehors, de rester dos à la terre, face au ciel, à assister au colloque des geais et de la brume, à recevoir l’inattendu d’une bourrasque ? Questionnant notre rapport au Dehors, attentif aux sensations, aux émotions qui naissent de la rencontre avec le lieu, Lionel Seppoloni risque une réponse et nous propose de la partager dans ce récit de ses errances à travers les forêts, les alpages et les « terre vaines » des Aravis.
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« Voilà un de ces rares et vrais livres, hors normes, qui réussit à nous faire sortir de nous-mêmes (ou ce que l’on croit tel) et, sans rênes, nous mène à l’essentiel : la nature, loin de laquelle l’homme n’a pas lieu d’être. L’auteur tente de renouer avec le monde un dialogue vivant. Il part se perdre au cœur de la montagne pour mieux se retrouver, vivant en ermite dans un chalet d’alpage. Son récit, ponctué de haïkus et de poèmes, nous restitue les sensations, les émotions et la découverte de cet espace mental qui reste à explorer dans le vide des terres non encore saccagées. Il cite Kenneth White, Gilles Deleuze, Nicolas Bouvier. On pense aussi à Bachelard, Thoreau, Lao-tseu, entre autres. L’auteur, à « contre-narcissime », accompagne le lecteur, complice, et avec l’arbre, le vent, l’herbe folle, nous savons enfin qui nous sommes. »
Catherine Perrin, pour Terre sauvage.
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« Avant-hier soir, le petit grillon de la terrasse stridulait encore comme un damné. Comment pouvait-il, par ce froid ? Depuis, je ne l’ai plus entendu, mais l’écho de son chant continue à résonner dans ma solitude. Je ne peux plus marcher qu’en boitant d’une fenêtre à l’autre, j’ai épuisé la réserve de bois et la maison est glacée, tout me rappelle que la fin du séjour approche et que je reste seul ; et moi aussi je chante sans raison, brûlant du bonheur d’être là, et frottant de plus belle l’élytre du stylo contre les pages du carnet… »
(extrait, page 100)
SOMMAIRE DU LIVRE
Naissance d’un arbre en automne
1. La porte de la voiture a claqué…
2. Le soleil, au matin suivant…
3. Caresse à peine…
4. J’étais rentré à pas lents…
5. Un rai de lumière…
Le chemin de l’alpe
1. Cinq heures…
2. Flashes rouges…
3. Un aigle cerclait…
4. Odeur de réglisse…
5. Huit bornes blanches sur un chemin de retour
Le Soleil et la Lune
1. Fêtes solaires à la Maison de l’Ouest
2. Le Visage de la Lune absente
Le sentier des terres vaines
1. Remontant l’Arrondine
2. Zone de combat
3. La Gouille aux Fours
4. Le sentier des terres vaines
5. Un tout petit croissant de lune
Carnets d’automnes
1. Le grillon de l’automne
2. Notes de ma maison de l’alpe
3. Le chant de l’alpe
4. Un étrange oiseau plasticien
5. Épilogues :
I. Retour vers la montagne
II. Duo d’en haut, une séance de haïku au lac du Génépy
III. L’aube à Lyon
IV. L’Inattendu (notes de Guyane en saison sèche)
V. Fête lunaire au Fardellet