Vigie, juillet 2022

 

Pic de l'huile, 07/07/22

 

Parce que c’est le mois de la mort de ma mère, le mois de mon anniversaire et de celui de mon père, un mois de vacances estivales marqué par un changement de tempo qui s’accompagne d’une perte de repères (ainsi que, parfois, d’escapades et de voyages dont la réalisation m’apporte en général un plaisir malheureusement proportionnel à l’angoisse qui précède les départs), parce que l’anxiété du temps en été plus que jamais me tance et qu’en outre, j’endure mal la chaleur et l’air saturé de graminées, j’appréhende Juillet.

Ce mois-ci aura cependant été marqué (outre par une canicule « qui n’eut jamais d’exemple » mais dont l’œuvre aura bien des imitateurs – pour paraphraser Rousseau), par une salutaire retraite en mon monastère intime du Villard.

Il n’y aura pas de départs, cet été, peu de marches en montagne, et même les promenades avec Rimski (prises en charge par les enfants) se font plus rares, car je travaille au livre Entre deux gares ainsi qu’au nouveau site Internet (que l’usure du Net condamnait à une prochaine disparition si je ne me décidais pas à le faire migrer).

Je délaisse donc l’écriture diariste de « La Vigie du Villard » pour une écriture  rétrospective et plus souterraine que j’aime tout autant. À travers le travail sur la phrase et la composition du livre, de nouveaux liens apparaissent, et c’est un autre voyage sans saccades, sans départ, et dont l’arrivée se déplace à mesure que j’avance – de loin, le voyage qui me convient le mieux. Installé le matin devant la maison, l’après-midi dans l’atelier devenu « bureau du dehors », en compagnie de Rimski et Dana (Musique dort un peu plus loin, les enfants jouent dans la maison ou le jardin, et viennent aussi moult oiseaux, insectes, vers luisants, hérisson…), je ne subis qu’à peine la chaleur.

Les incendies qui ravagent le continent ne me touchent pas, tout juste si je rêve parfois de flammes et de bêtes brûlées. Je bois du thé et du café, je lis un peu pour me reposer, j’attends la pluie, j’espère l’orage et, en attendant, en espérant, je fais ce que j’ai à faire – j’écris.

29/07/22

 

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