LE PEU QUI RESTE DE L’HIVER
(FRAGMENTS DE DÉCEMBRE, 2)
Ce jour-là, je m’en souviens encore : c’est le jour de la grande averse de neige. La route a disparu, le collège est désert. Je roule au ralenti, dérapant franchement au carrefour, et revient finalement à la maison où les enfants sont malades.
1er décembre 2010
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La pluie crépite à nouveau sur le toit après plusieurs jours de neige et de givre. Week-end de travaux et de palabres paisibles. Clément, malade, ne mange plus et l’on s’inquiète : toute la nuit on le veillera pour éviter qu’il ne se déshydrate.
Au miroir de la fenêtre de toit, le noir de la pluie fait glisser le blanc de la neige.
5 décembre 2010
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Givre et soleil.
À mesure que le soleil gagne le jardin, ce beau paysage de dentelles disparaît. Une heure suffit pour passer de l’hiver au printemps.
13 décembre 2010
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Premier jour de ces premières vacances de Noël avec Clément. Il a neigé si fort que les bus n’ont pas circulé : Léo est resté à la maison. Nous voici une nouvelle fois encerclés par la neige dans ce cocon de tiédeur familiale tissé par l’hiver. Douceur évidemment trompeuse, sans rapport avec la dureté du dehors.
Les enfants couchés, on s’enfonce paisiblement dans la nuit. Le coucou de neuf heures. Les bouquins, les cours, et le crépitement des flammes.
17 décembre 2010
© Lionel Seppoloni, tous droits réservés.