DÉJÀ ?
Que la maison à nouveau soit serrée dans une écharpe de brume, qu’il fasse de nouveau frais et humide avec ces crépitements de pluie, ces bogues qui roulent sur la route, ces feuilles froissées et ces odeurs de bois pourrissant, vraiment, on a peine à y croire. Ce qui surprend n’est pas tant la mélodie elle-même, mais l’accélération persistante du tempo.
Déjà ?
Après plusieurs mois de vadrouille les chats réinvestissent fauteuils et canapés. On se calfeutre. La trompeuse continuité de l’écriture est sectionnée de tâches quotidiennes : accompagner les enfants à l’école, au collège, à la musique ; préparer les cours, le repas ; faire le ménage, les comptes, le décompte de ce qui reste à faire ; faire réciter sa leçon à l’enfant, et le réprimander si elle n’est pas sue ; vérifier le cartable et signer les papiers ; poursuivre la correction du dernier manuscrit.
Le temps manque, le temps menace, et pendant qu’on s’agite au-dedans, au dehors, l’automne prend ses quartiers.
Déjà.
19 septembre 2016