RUE DES TOURNELLES
Vent dans les platanes
ça penche, ça tangue, ça balance
vent dans les grands aulnes blancs
ça frémit, ça frissonne, ça s’amplifie
vent dans les cyprés
ça pointe vers le ciel, ça dépasse,
ça te dépasse et, nuage,
te remet en marche.
C’est un moment d’arrêt où
tout bouge, et les arbres en nous
c’est un de ces moments perdus où
tout tremble et les arbres
(quoique plus grands, plus durs,
plus durables que nous)
les arbres comme nous.
Au-dessus de la rue des Tournelles,
rue des Tournis,
les Martinets à ventre blanc
emportent avec eux des arbres jusqu’aux nuages
et des nuages au sol d’où nous les regardons
l’éclat blanc de leur ventre.
Ruoms, 15 mai 2015