Vigie, octobre 2008

 

 

 

JOURS DE PAIX

 Vigieoctobre2008joursdepaix

 

Le soir crayonne et aquarélise derrière les vitres fermées. On regarde de loin la route jonchée de feuilles (et d’embûches, comme toutes les routes), et les lignes pures des monts.

 

*

 

Au matin d’un beau dimanche doré, on salue les mésanges à longue queue qui font des cabrioles sur les branches du poirier.

Peu de bruit : les clarines des vaches en contrebas, quelques meuglements parfois, des cris de pies, la chanson d’un grillon.

Je me prélasse sur le transat pendant que l’enfant dort (désormais je me dore !).

Nathalie me rejoint avec ses cahiers, et parle d’évaluations, de leçon sur les types de phrase ; le soleil n’en cille pas pour autant et la chienne soupire.

 

*

 

Hier on a fêté en famille les deux ans de l’enfant. Novembre s’était mis à souffler, et l’on sentait la neige.

Ce matin toute la vallée était prise dans un épais brouillard qui menaçait parfois de remonter jusqu’au Villard (quelques bribes de brume par moments voilaient la lumière).

Maintenant il fait clair et doux.

Douceur précieuse. La chatte dort dans la panière de la chienne, dehors, sur la terrasse. Ciel bleu pâle, tout juste une traînée de nuages blancs moutonnant le long de la Chartreuse, et une brume légère du côté de la plaine. La chienne revient de promenade et me regarde en haletant avec un air bon.

Douceur précaire. Le poirier, le vieux poirier malade n’a presque plus de feuilles, et les pommes au pommier se font déjà rares. Les bouleaux aussi se dégarnissent — un coup de vent d’hiver suffirait à les dépouiller tout à fait et abrégerait l’automne.

Brise.

Pépiements d’une mésange.

Au loin le bruit d’une tronçonneuse.

L’enfant, qui s’était si bien endormi, se met soudain à pleurer.

 

16, 19 et 24 octobre 2008

 

Ce contenu a été publié dans 2008. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.