Route, mai 2014

 

 

LES JARDINS, EN PASSANT

 

Grand soleil sur la vallée, quelques nuages, et le vent dans les arbres qui se mêle à la clameur des criquets. Souffle du torrent qu’on voit briller dans la forêt. En notre absence le printemps s’est épanoui, a basculé en fait vers un début d’été. On traverse des prés fraîchement tondus ou broutés par les vaches. Sur les sommets la neige laisse maintenant apparaître de larges plaques de terre et de roche. Glycines en fleurs, bouquets de boutons d’or et de pissenlits tout au long de la route. Hautes herbes. Un piquet rouge dans le champ vert. Ces fleurs jaune pâle (je ne sais plus leur nom mais il s’agit peut-être de ce qu’on appelle familièrement des crêtes de coqs) et ces iris mauves ramènent une fois de plus à l’enfance.

On a soudain très envie de pleurer.

On est resté ce petit garçon assis près de sa maman dans un jardin.

On a été encore ces derniers jours, et probablement pour l’une des dernières fois, ce petit garçon assis dans un jardin auprès de sa maman.

Passée la tension parisienne quelque chose se relâche et les larmes peuvent couler plus librement. C’est aussi la douceur de ce paysage familier qui permet cette détente. Le soulagement d’avoir pu faire jusqu’au bout et tel qu’on l’avait prévu ce séjour à Paris.

Réverbères rouges tout au long de cette allée verte, et le très gros point rouge du feu qui m’arrête. La vie fragile qui passe ou qui s’arrête.

 

vendredi 9 mai 2014

 

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