Route, mai 2014

 

 

ÉTÉ FROID

 

Averses violentes dans la nuit. Avec Titou et Sandrine on parle des saints de glace. Il fait frais.

Remontant la chaussée détrempée, une voiture frôle le cadavre d’un merle.

Une jeune fille attend le bus du collège en haussant les épaules pour se réchauffer.

On reste au bord de l’averse, avec une alternance rapide de petites percées et d’assombrissement.

Cet arbre à fleurs jaunes pendant comme des glycines, je ne sais pas le nommer mais je le vois très distinctement.

Les nuages défilent en contrebas de la vallée. Les nuages débordent de la combe, comme l’eau oubliée des pâtes. Le signal orange clignotant semble les désigner : attention nuages.

À la maison des pompiers, je crois qu’on a remis une couche de rouge sur les volets.

Coulée marron sombre dans l’herbe verte du bas-côté, on distingue très bien l’endroit où passent les bêtes.

Je remonte maintenant vers Arvillard. De moins en moins de neige du côté des Grands Moulins, et le soleil qui cette fois perce franchement et donne à tout ce fouillis d’herbes et de feuilles une couleur d’été. On a donc basculé sur le versant de l’été. Été encore froid, trempé, mais caractérisée par cette verdure échevelée, ces hautes herbes, ces perspectives bouchées, ces perspectives ouvertes.

 

12 mai 2014

 

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