Route, décembre 2014

 

 

PEU À VOIR, PEU À DIRE

 

Les fines particules de brouillard papillonnent dans le faisceau des phares. On roule au ralenti dans la nuit et le brouillard, avec si peu à voir, si peu à dire. Les lueurs des véhicules qu’on croise. Le gris bleuté qui tremble entre les troncs. Les écoliers qui attendent en se frottant les mains. Le raclement des essuie-glaces. Les chemins flous, les prés trempés. Puis on sort du brouillard, et ce n’est pas moins gris. Comme on n’a pas vraiment mal, comme la voiture roule bien et qu’il commence à y faire bon, on peut encore s’installer dans ce gris, le trouver agréable. On passe vite, on regarde à peine…

Ce matin le village de la Chapelle ressemble à une réplique agrandie de son cimetière. On n’imagine pas, dans cette maison grise, que des enfants puissent être heureux et attendre avec confiance les fêtes de Noël. Ciel barré au-dessus d’Allevard. Paysage aplani aux montagnes effacées.

2 décembre 2014

   

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