Vigie, décembre 2008

 

 

 

VENT DU MATIN

 

Vigiedécembre2008matin

 

Ce matin un vent sec et glacial siffle en rafales depuis les crêtes. La neige, les arbres nus, la colline pelée, les oiseaux transis à la fenêtre : c’est bien l’hiver, que l’on accueille sans trembler parce que la maison est en ordre et nous protège (même s’il suffirait d’un court-circuit ou d’un feu de cheminée pour que notre havre s’effondre, comme c’est arrivé à l’une de mes élèves récemment – mais Mme L. m’affirmera, quelques années plus tard, que la solidarité qui a suivi l’incendie lui donne rétrospectivement le souvenir d’un moment heureux…).

Je bois mon thé pendant que la maison dort encore, puis je monterai sous les combles passer la dernière couche de peinture. Bientôt l’enfant se réveillera et filera jouer avec son cheval à bascule (il est encore en âge de jouer avec un cheval à bascule), ou avec le train électrique, le camion de pompier… Il réclamera une histoire (celle de la taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête). À l’extérieur le vent continuera à siffler.

 

26 décembre 2008

 

© Lionel Seppoloni, tous droits réservés.

 

 

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