LE VOYAGEUR DU TEMPS
À fouler de jour en jour
comme loup en cage
la même route ordinaire
le même chemin
je ne suis pas un marin
je ne suis pas un trappeur
et si je suis voyageur
ce n’est que du temps
Je vais d’une saison l’autre
scrutant sur l’asphalte
les traces les chausse-trappes
du temps qui grimace
qui grise qui grime
qui étend ses ombres
qui tend ses filets
qui tend
Quatre saisons cinq vitesses
je file d’un matin l’autre
offrant au présent
ce voyage d’un seul jour
qui tous les rassemble
en ce fleuve d’une année
où vogue la permanence
où stagne le temps
Pendule j’oscille
d’un versant à l’autre
de la blessure du temps
je plonge dans ses brouillards
me cambre en ses courbes
tangue en ses torrents
remonte en ses rus
et de jour en jour me tend.
8 février 2016