AU THÉÂTRE
Sur le théâtre pressé
de la route en février
c’est encore la débâcle
que le vent avec emphase
précipite.
Nous voici
à l’orée du troisième acte
poudré rasé le Granier
joue les jeunes premiers
la buse sur son piquet
semble vraie
Cette avancée immobile
du temps et de la voiture
rend bien l’illusion du voyage
l’eau qui jaillit du tuyau
fait pressentir mars
en fond de décor les fumées
font belle impression
et si j’ajoute à voix forte :
flaques froides, forêt défaite
rus luisants et ciel de traîne
nul doute qu’on s’y croirait
Nul doute qu’on s’y croira
quand en repassant des yeux
les lignes que j’aurai laissées
sur ma route de papier
on se sera embarqué
dans un tout autre voyage
plus faux ou plus vrai
que l’original (allez savoir)
9 février 2016