BEAUTÉ CACHÉE
Grésil et grêle
ont orné champs et ornières
d’un blanc si éclatant
qu’on croirait neige au soleil
(mais il n’y a pas de soleil).
Au bout de la route
le grand trou laissé
par l’effacement du Granier
agrandit le paysage
(veille de déménagement).
À la sortie du village
nul chant ne sort
de la cage aux oiseaux
oubliée dehors
sans oiseaux.
Les corneilles dansent
dans le grand pré pâle
devant la salle des fêtes
tournent les lumières
de l’ambulance.
On a fait sauter
le vieux crépi de l’hôtel
et voici qu’apparaît
sous le travail patient du burin
la beauté cachée des pierres.
10 février 2016