À TOUS LES TRAPPEURS !
Soudain ça crisse sous les pneus
du traîneau ou de la bagnole
qui envoie vrombir dans les cieux
tout un essaim de niverolles
La route redevient grand piste
d’où partent les traces des bêtes
et moi, vieil Indien animiste
je piste je trace je guette
Je flaire des fuites d’hermines
sangliers, loups, chamois, chevreuils
renards blancs, lynx, martres et fouines
et cavalcades d’écureuils
Sous les frondaisons en dentelles
je pourchasse un rêve animal
au-dessus de Presle mon ciel
reprend des lueurs boréales
Et je salue l’enfant au chien,
coureur des bois, vrai voyageur
qui, embusqué dans son jardin
sait que nous restons des trappeurs.
4 février 2016