Vigie, novembre 2020

 

 

 

Une aube boréale

 

 

Vigienovembre2020 03

 

 

Cette aube en novembre, avec ses lueurs blafardes à l’horizon, ses à-plats de gris et de blanc livide, ses parfums froids, ses grappes de moineaux transis dans les arbres nus, ses envols de corneille qui croassent en silence derrière la vitre et semblent venir d’un autre monde qu’elles sont pressées de regagner, cette aube en novembre, ici, ce matin, dans ma vallée alpine, a des lointains de Laponie, de toundras arctiques, d’errances boréales – c’est en tout cas ce qui émerge entre le paysage et ma tête car, bien entendu, il ne fait pas encore si froid et c’est à peine si la neige saupoudre un peu les crêtes.

 

Il est vrai que les préoccupations ont été déportées vers le Nord depuis que décision a été prise d’accueillir, aux premiers jours de janvier prochain, un petit Samoyède – pas un ressortissant de cette ethnie de nomades sibériens, mais un chien nordique blanc comme la neige qui viendra prendre la place laissée vacante par Patawa, notre chienne guyanaise. C’est peut-être aussi cette décision si peu raisonnable qui m’a fait rêver de traineaux, de glace et d’igloo – ou bien c’est simplement la fatigue de l’hiver qui commence à venir à cause du manque de lumière, un peu de fièvre dans la nuit…

 

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