La forêt est une église
où l’on peut entendre battre
les cloches et la mémoire
des arbres, des bêtes, des hommes
qui circule à pas feutré
entre l’ombre et la lumière
La forêt est une église
où la foule des vivants
qui ont vécu en ce lieu
revient prier en silence
et grouille parmi les ruines
sous la forme de fourmis
La forêt est une église
un paon y miaule au loin
qui rappelle dieu sait quoi
on entend des litanies
de merles noirs, de mésanges
qu’on ne voit jamais
La forêt est une église
où l’on revient faire battre
les cloches de la mémoire
à l’aide de ces mots tracés
très vite sur le carnet
entre l’ombre et la lumière.
© Lionel Seppoloni, tous droits réservés.