FINS PRÉCOCES
Temps très gris, plutôt frais. Tout annonce une fin précoce.
Les hautes herbes, les marguerites, les iris d’un violet blême, les boutons d’or; et le sous-bois très sombre.
Sur les sommets gagnés par le vert, quelques plaques de neige encore.
On prépare de nouveaux départs, de nouvelles arrivées.
Fleurs blanches séchées, striées de meurtrissures marron.
Deux chevaux noirs dans l’herbe pâle.
Un chat à l’affût au milieu du foin coupé.
Les cerisiers couverts de fruits presque noirs.
À la sortie de Presle, les maçons refont à neuf le vieux mur; cela m’évoque les peintures pariétales aborigènes que l’on ranime régulièrement en en repassant les traits.
Parfois dans les bas-côtés, l’éclair brun doré d’un jeune chevreuil qui bondit. Éclair arrêté ? Un peu plus loin sur la route les mouches se pressent autour du cadavre de l’un d’entre-eux, dont on ne voit dépasser qu’une patte.
Un chat couleur paille dans le champ couleur paille fraîchement fauché.
Un camion jaune orangé sépare le paysage en deux.
4 juin 2014