Vigie, mai 2014

 

 

LES PARAPENTES

 

Toute la journée les parapentes volent en spirales entre les nuages, suivant les vents ascendants. Vu de loin on dirait une sorte de grand mobile multicolore, où les tout petits points des humains tournent accrochés à leur aile artificiel. Il y en a deux, cependant, qui ont poussé plus loin l’art du « vol libre » (dont c’est aujourd’hui, paraît-il, le concours mondial) : ils tournent avec les autres, mais sans aile. Deux points sombres dans le ciel blanc. À bien y regarder ce sont deux aigles qui suivent les mêmes chemins invisibles. Parfois ils se frôlent, se heurtent, et l’on espère assister au spectacle vertigineux de leur parade — descente en vrille accrochés par les pattes ; mais ils continuent de monter et, à l’instar de tous les parapentes, s’éloignent et finalement se perdent dans les nuages.

 

samedi 31 mai 2014

 

© Lionel Seppoloni, tous droits réservés.

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