Vigie, mai 2014

 

 

ÉTÉ FROID

 

On annonce pour demain pas plus de trois degrés. Les bêtes se pelotonnent à l’intérieur, la pluie s’abat une fois de plus sur le toit et le retour de la neige ne surprendrait pas (cela s’est vu). Longtemps je joue avec Léo ces deux airs russes qu’on aime tant. Pendant ce temps ma mère reste au lit. La voix blanche au téléphone me dit qu’elle est alitée depuis deux jours, ne mange rien, souffre. On saura demain. Dans quelque direction que l’on se tourne on se heurte à cela. On constate rétrospectivement qu’on était autrefois d’une invraisemblable insouciance (on disait pourtant le contraire, on parlait de la mort et on pleurait beaucoup). Bientôt ce sera pire encore, mais on n’y croit pas. Il fait déjà bien froid : comment croire que ce qu’on appelle aujourd’hui « froid » sera tiédeur au regard de demain ? Et toutes ces journées aussi inaccessibles qu’un rêve.

 

lundi 12 mai 2014

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