C’est la dernière marche de l’été
la première de l’automne –
demain la chasse.
Trois bouleaux blancs
dansent à la lisière
sorciers de l’été.
Ces crêtes nues
où le roux se répand avec
l’odeur poivrée des rhodos.
On funambule
sur la ligne des crêtes
entre deux nuages.
Petit chalet
pris en étau
entre l’ombre et la montagne.
Friselis
sur l’eau du lac
où nul insecte ne se pose.
Vu d’en haut le lac
n’est plus qu’une flaque grise
dans le jaune de l’alpe.
À chaque pas
une savante composition
de plantes grasses et de bruyères.
L’enfant tend le doigt
vers quelque chose
que je ne vois pas.
À perte de vue
les lignes de la montagne noire
répétées en bleu.
Un avion
traverse l’abîme :
quel vertige !
Tout au sommet
une silhouette
minuscule.
Il reluit de l’intérieur
insidieusement
le jaune automnal.
De cairn en cairn
ici se referme
le livre de l’été.
Dans l’écrin de la montagne
cette offrande de lumière
laissée derrière nous.
Belledonne, crêtes du Grand Chat; 8 septembre 2012
© Lionel Seppoloni, tous droits réservés.