Vigie, septembre 2015

 

 

 

LE CASSE-NOIX

 

Vigieseptembre2015cassenoix

 

Ce matin, ouvrant la fenêtre, me surprend le lourd envol du casse-noix. Il s’était posé dans le poirier et fourrage à présent parmi les pruniers, à quelques mètres de la maison : je vois très distinctement le liseré blanc de sa queue déployée en éventail, son plumage gris moucheté, son gros-bec de corvidé. Aussitôt remontent en mémoire des sensations d’escapades alpines, des images de pins cembro sur fond de lac d’altitude, des parfums d’été.

La lumière pourtant est d’automne. Je n’ai pas vu venir ces couleurs au poirier, ce voile sur Belledonne. Une vache sporadiquement meuble, un rougequeue lance encore son chant froissé. Le clocher de La Table sonne huit heures et la lumière envahit le jardin. Bon vent frais dans les bouleaux, et le Vercors illuminé au loin.

Chassée du séjour confortable de la maison pour cause d’agressivité chronique à l’égard du pauvre chat Musique, la chatte Onça prend le soleil sur le composteur en bois, qui est la meilleure loge pour accueillir le soleil.

Les pommes sont rondes, l’automne offert.

Chassée d’en bas par un coup de patte de la chatte, le frelon zigzague dans la lumière jusqu’à ma fenêtre, puis disparaît de l’autre côté des bouleaux.

 

5 septembre 2015

 

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