Vigie, mars 2020

 

 

 

La beauté du monde

 

 

En ce mois si paniquant, voici de nouveau des foules de pauvres gens ballottés aux frontières de l’Europe au gré des intérêts du dictateur Erdogan et des lâchetés politiciennes. On regarde avec impuissance et détresse ces images de gens en fuite accueillis par les barbelés, les gaz lacrymogène et les insultes – ces images qui, cette fois, cinq ans après, ne provoquent plus aucun émoi collectif, à cause de la lassitude, de l’habitude des images, à cause de la peur de la montée des fascismes, à cause encore de cette autre menace venue de Chine et qui se précise de jour en jour.

 

Vraiment, on ne sait plus où donner de la tête tant sont nombreuses les raisons de pleurer et de trembler.

 

Et pendant ce temps, la Vallée ne trouve rien de mieux à faire que de refleurir, les lilas de bourgeonner, les pruniers de blanchir, et les bouvreuils pivoine de parader avec, sur leur poitrail écarlate, toute la scandaleuse beauté du monde.

 

 

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