Vigie, mars 2024

 

Coup de vent

 

 

Le vent violent d’avril qui toujours tourbillonne au printemps dans la vallée vient plus tôt cette année et balaye dans le jardin les derniers souvenirs de l’enfance, faisant du vieux trampoline un obus qui, percutant le présent, rappelle que l’enfance est finie, que l’enfant est parti.

Assis en silence derrière le portail, les deux chiens regardent la voiture qui s’éloigne.

Ce n’est pas possible
qu’une maison un arbre
à ce point ballottés
ne se brisent.

Vent fou vent chaud vent hostile
le dehors est dangereux
le dedans pas si fiable
(au dedans
ne pas se fier)

Il y a des vents courtois
qui nettoient
après leur passage
et vous laissent au matin
un ciel limpide
un paysage rutilant

Ce vent-là
était un goujat
un semeur de pagaille
qui derrière-lui a laissé
tuiles éparses branches cassées
et grondements d’orage

De tout cela les chiens se moquent
ils courent face à l’orage
pas peur du temps pas peur du vent les chiens
n’ont peur de rien.

10/03/24

 

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