La timidité des cimes
Les rameaux à la cime des arbres se frôlant font tomber leurs bourgeons, ce qui ouvre dans la voûte forestière ces chemins de lumière d’où tombent les faisceaux qui font que tout bon camouflage en forêt se doit d’être tacheté, ainsi que les faons et les marcassins le savent bien. Il faut de l’espace pour qu’un chemin soit possible. Ce n’est rien d’autre que cela, un chemin : de l’espace, un trait vide dans un trop-plein. C’est cet espace entre les arbres qui permet la croissance, qui permet la vie, et qu’on appelle la « timidité des cimes ». (Cette belle expression, je l’appliquerais volontiers aussi à ce que l’on ressent quand on arrive sur un sommet et qu’on se trouve non pas tout-puissant, mais tout petit, intimidé par le vide.)
06/05/24