À terre, cette fois, prémonitoirement il se tait
Trotter, trotter, sitôt la porte ouverte trotter jusqu’au thuya et marquer, génuflexion à peine pour Nouchka, patte arrière droite relevée pour Rimski, puis foncer jusqu’à la porte de la grange, flairer le passage de la martre, cavaler dans l’escalier jusqu’au deuxième bosquet de thuyas, renifler les mottes de terre fraîche des taupes, puis marquer à nouveau.
Dans l’air mouillé les odeurs sont plus fortes et les thuyas embaument, disent les chiens.
Prenez le temps de flairer, de gratter les feuilles trempées, d’aller à votre rythme saccadé comme bon vous semble, dit l’homme.
Terre molle, herbe partout ornée de perles de pluie, brume au loin — c’est ce que voit l’homme, là où les chiens ne pensent qu’à flairer, gratter, creuser sans se soucier des perles de pluie mais en profitant de sa mollesse pour traquer le mulot ou la taupe.
Trotter, trotter encore, cap vers la bête, le Nord est un chevreuil – et puis soudain, bête débusquée, foncer tête baissée sans se soucier de l’humain qui a chu, tant pis pour lui, la chute et la souche cette fois l’ont fait taire.
01/02/25