La pluie
Annoncée par de spectaculaires rafales de vent, la pluie cette nuit a provoqué une nouvelle migration de grenouilles en direction de la mare. On trouve au matin de nouvelles pontes et de nombreuses grenouilles agglutinées dans l’eau – et puis, tout au long du filet, une trentaine de grenouilles qui ont toutes été tuées de la même façon. On incrimine d’abord le héron, car le trou net sur les cadavres évoque un pic à glace ; mais les faits se sont produits de nuit, et le héron consomme aussitôt les proies qu’il capture sans faire de charniers. Les soupçons se portent sur le putois, qui se constitue des garde-mangers et qui est présent en Savoie, mais laisser ainsi les grenouilles dans l’herbe sans chercher à les cacher n’est pas dans ses habitudes. J’en viens à soupçonner les blaireaux ou les corneilles, mais en l’absence d’études sur la question, d’expertise sur les cadavres ou d’observation directe, on ne peut qu’émettre des hypothèses.
L’après-midi venue il fait de nouveau soleil. On a mis à terre le filet censé protéger les grenouilles en attendant de l’enlever complètement. Longue observation de la gouille. Croassement très doux, je préfère dire ronronnement. Bruits de bulles et d’abeilles. Observation du pic épeiche et de la sitelle. Quelques passages de blaireaux dans le champ du piège photographique. En haut de la colline, les petites fleurettes blanches des draves printanières, fermées hier, ouvertes ce matin, forment comme des restes de neige.
10/03/25
