Journal d’un méliphile, juin 2025

 

Canicule

 

 

La double alerte « canicule » et « sècheresse » est activée en Savoie depuis le 17 juin. Les averses du début du mois n’ont pas suffi à remplir les nappes phréatiques et semblent déjà lointaines. Dans les sous-bois la terre est sèche. Plus de champignons. Les lombrics restent enterrés. Les blaireaux souffrent.

Le Monde d’aujourd’hui republie un article de juin 2019 qui pose la question de savoir à quoi correspond exactement ce mot de « canicule ». À l’instar du chanteur Raphaël avec sa chanson « L’année la plus chaude de tous les temps », Le Monde a trouvé là un article facile à recaser chaque année.

« Une canicule est définie par Météo-France comme « un épisode de températures élevées, de jour comme de nuit, sur une période prolongée ». Elle correspond à la vigilance « orange » dans les cartes destinées au grand public – le jaune est réservé aux pics de chaleur, le rouge à une canicule extrême (définie par son ampleur temporelle et géographique, et ses risques sanitaires et sociaux). Moins connu, le seuil de déclenchement de l’alerte canicule varie lui d’un département à l’autre ; les diverses régions de France étant plus ou moins habituées et donc adaptées à la chaleur, les seuils d’alerte ne sont pas les mêmes partout. »

En Savoie, le seuil est de 34°C le jour et de 19°C la nuit. Voilà ce qu’il en est pour les services météorologiques.

Pour Jean Vasca, la canicule est un poème : L’été ivre mort / S’écroule et s’endort / La vie s’évapore

Pour moi, elle est une esplanade poussiéreuse traversée par un mulot, un terrier vide.

Ils sont partis. Ils ont quitté le terrier principal le 16 juin à 4h14, et ne sont revenus que ce matin 19 juin à 4h16. Cette nuit-là, la caméra enregistre 17°C dans la forêt.

Quel soulagement de voir le trio reparaître après exactement 72 heures d’absence ! Ce sont d’abord les blaireautins qui remontent le toboggan, se retournent de conserve vers le bas, on entend du bruit dans les feuilles sèches, puis voici enfin Vara. Prudence et Courage courent sur l’esplanade du haut et rentrent dans le terrier, puis en ressortent, pendant que Vara reste dehors et finalement rentre à son tour assez précipitamment.

À 4h43, Vara reste couchée sur le flanc avec l’un des blaireautins contre elle comme pour une tétée (mais ils sont un peu grands), pendant que l’autre fait sa toilette. À 4h50, un blaireautin descend le toboggan. À 5h36 voici Prudence seule sur l’esplanade, puis une brève scène de jeu. Vara rentre enfin au terrier du bas à 6h53.

Où se trouve le terrier secondaire qui leur sert de refuge ? Je l’imagine plus près du torrent, dans cette partie de la forêt qui reste toujours fraîche et humide où les limaces sont encore abondantes (les blaireaux n’aiment pas beaucoup les limaces et les escargots, mais il faut bien manger). Je reste cependant perturbé par cette image du terrier vide, et cette canicule qui semble devoir durer.

19/06/25

 

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