Fin de partie (obs. 19-29/06)
19/06, canicule, 30°C.
20h27, gueule du bas, le chant d’un merle triomphalement accompagne la sortie pourtant bien discrète du premier museau, après trois jours de désertion. Un second se risque bien vite à son tour au dehors : c’est Courage, qui rejoint sa mère – Vara a donc été la première à donner le signal de la sortie. Prudence sort à son tour, et les trois museaux masqués s’alignent sur le tertre du bas dans la même direction, deux vers le haut un vers le bas, comme un même corps pourvu de trois truffes, une machine à humer. Puis Vara descend le toboggan, les blaireautins rituellement se grattent et deux minutes plus tard Courage part à son tour. Prudence reste seul et, les griffes des pattes avant enfoncées dans la terre sur le rebord de la terrasse se gratte furieusement avec les pattes arrière en une position assez acrobatique, et sans cesser de surveiller de son museau plutôt que de ses yeux myopes la combe où son frère et sa sœur sont partis. Bientôt, elle descend le toboggan, mais le remonte aussitôt comme un enfant apeuré par le grand bassin de la piscine. Elle frotte sa poche subcaudale devant l’entrée du terrier, façon peut-être de se rassurer ou de réaffirmer la présence du clan et puis, renifle à gauche, renifle à droite, fait sa toilette. Le merle chante. Bruit de feuilles en bas. Après cinq minutes d’absence Courage revient par la sente de gauche et tous deux aussitôt se placent fesses contre fesses (cette façon de faire dont j’ai lu qu’elle n’était pas si fréquente est, chez eux, assez systématique). Ils ne jouent pas, font leur toilette avec grand sérieux. Il faut dire que c’est la première fois que je les observe par une telle chaleur, 30°C à 20h30 au cœur de la forêt, qui aurait encore à cœur de courir ?… Courage, cependant, se dirige lentement vers l’esplanade du haut (sa queue en trident est bien visible). Prudence en se grattant trébuche et chute dans le terrier. Tous deux s’installent sur leur derrière aux endroits où la terre creusée les cale, et font leur toilette. Prudence rejoint son frère. Fin de la séquence.
21h47, bas. Prudence seule se gratte, rentre dans la gueule, ressort sur l’esplanade du haut, rentre à nouveau.
1h25, haut, même scène.
2h42 et 4h14, bas, Prudence descend au pot (le fait que je la vois descendre mais pas remonter prouve qu’une autre gueule a été utilisée, devant laquelle je placerai la troisième caméra quand je l’aurai reçue).
5h22, haut, clameurs d’oiseaux, un blaireautin sort de la gueule, bientôt rejoint par son frère ou sa sœur : tous deux étaient donc bien rentrés. Il ne fait plus que 17°C. Ils se mettent à jouer en poussant de petits cris, brève mêlée de museaux enfin pendant que le pic épeiche lance ses cris stridents.
5h46, Vara revient, et frotte sa glande subcaudale devant le tertre du bas, au même endroit que Prudence. Elle remonte. Les oiseaux se déchaînent.
20/06, canicule, 25°C.
20h59, bas, sortie de Vara, puis des blaireautins. Le vent souffle fort. Deux minutes plus tard Vara descend le toboggan, suivie par ses petits. Ils semblent très décidés, même Prudence n’hésite pas.
21h50. Un renard passe sur l’esplanade du haut, visiblement blessé au dos. Plus rien.
21/06, canicule, 26°C.
12h23, 16h41, un écureuil descend du tronc en face de la caméra du haut, hésite, remonte.
23/06, canicule, 20°C.
0h42, un blaireau que je ne peux pas identifier passe en courant devant la gueule d’en bas, s’arrête sur l’esplanade du haut, se secoue en une torsion trouble, puis disparait. Plus d’image. Fin de partie. Où sont-ils ?
24/06, canicule, terrier désert.
25/06, canicule, terrier désert.
13h02, une grive musicienne se pose en haut du toboggan, regarde à gauche, regarde à droite, puis s’envole. Je viens rôder autour des terriers secondaires en quête de leurs traces, mais en vain.
21h48, un autre renard, dos intact, assez maigre, descend par la sente de droite et regarde avec intérêt le tertre. Ça sent le vide, dans le terrier. Il s’approche, puis il poursuit son chemin. Il a repéré l’aubaine…
26/06, 21°C à minuit, l’écureuil assis sur son derrière nonchalamment grignote devant le terrier vide.
29/06, 18°C, 3h15, passage express de Courage ou Prudence qui descend en courant le toboggan du bas ! Le blaireautin est seul. Aucune autre image de blaireau ne sera plus enregistrée ce mois-ci.
