Journal d’un méliphile, août 2025

 

Pré-rentrée aux terriers

 

 

La Citadelle, 24.08.25, temps sec, 17°C

23h48, Strella est seule dans l’immense terrier aux trente-trois gueules (selon le dernier décompte), seule blairelle ou seul blaireau – car dans la journée sont passés trois chevrettes, et puis à la nuit tombée un chat domestique… Strella ne terrasse pas. Elle s’agite à l’entrée de la gueule, hume l’air trop sec, gratte la terre trop dure, puis descend le toboggan et disparaît dans le hors-champ.

Dans les jours qui suivent et jusqu’à la fin du mois, nul blaireau ne se montre plus : passent le renard curieux, trois chevrettes, un chevreuil. Passe l’été, s’installe l’automne, sur le terrier tranquille comme une cours de récréation la veille de la rentrée.

 

 

Le Villard, 25.08.25, temps sec, 14°C

21h52, Courage seul, museau au sol, revient par le haut de l’esplanade au terrier du Villard. Il s’approche de la gueule 1, puis s’en détourne brusquement pour gagner d’un pas décidé la gueule 3 (celle de sa première sortie). Démarche chaloupée, panse plutôt rebondie, beau poil sans accrocs : il est en bonne santé. Il descend puis remonte vivement le toboggan, fouille parmi les feuilles sous l’œil circonspect d’un mulot qui avait probablement perdu l’habitude de la présence des blaireaux, hésite un instant puis disparait dans le terrier. Il en ressort à reculons en déblayant vigoureusement, projetant en contrebas feuilles et terre. Campé sur ses quatre pattes, il se fige, statue nocturne, puis procède à une deuxième très brève opération de déblayage.

22h20, Courage descend le toboggan avec précaution, cette fois, flairant à gauche, flairant à droite.

1h37, Courage fourre son museau dans la gueule 3 puis remonte avec une agilité un peu pataude à droite de l’épicéa par la pente la plus raide, et disparait sur les hauteurs en direction du sentier, des prés, des grands ronciers…

1h51, le voici de nouveau à la gueule 3. Il s’ébroue, puis remonte jusqu’à la gueule 1 dans laquelle il fourre son museau sans y pénétrer. Il s’en va, toujours dans la même direction, vers le chemin.

Fondu au noir. Fin de séquence. Dans la nuit du 28 au 29, Courage comme un vrai blaireautin s’amuse à se laisser glisser sur le côté dans la pente raide du talus, puis disparait. Dans la nuit du 30 au 31, il fait encore une brève apparition, toujours au même endroit. Les mulots s’agitent sous l’averse. Passe l’été, s’installe l’automne, sur le terrier tranquille comme une cours de récréation la veille de la rentrée.

31/08/25

 

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