Route, septembre 2014

 

 

 

DE L’OMBRE À LA LUMIÈRE

 

 

Je n’ai pas vu grand-chose de la route aujourd’hui, tout hanté par d’assez mauvais rêves. Il fait très doux cependant, bien plus doux qu’en août.

Ciel limpide absolument sans nuage.

À l’arrêt de bus d’Arvillard des collégiens se retrouvent.

Je double une calèche menée par un cheval — comme sorti d’un autre âge.

La route est bordée de fleurs jaunes, roses et mauves, et la combe comme souvent voilée.

Un point d’exclamation noir sur fond jaune rappelle à l’ordre, à la prudence, à l’attention : travaux en cours.

Au passage de la voiture un âne incline la tête, pas à cause de la voiture sans doute mais à cause des taons.

Petites noix vert tendre dans la lumière du matin, juste à côté du cimetière.

Plus durablement inclinée que l’âne, une collégienne passe aussi, les yeux rivés à l’écran du téléphone portable, tandis que les écoliers traversent en courant.

On est encore dans l’ombre, mais même en plein soleil il y a le long de cette route de plus en plus de spectres.

L’alignement des meules un peu avachies dans le grand champ vert brumeux.

La ligne pure des crêtes sur ce fond de ciel pur, redoublée par l’ombre de Belledonne sur le flanc ouest de Bramefarine.

Et cette pancarte à l’entrée d’Allevard : « de l’ombre à la lumière »…

 

4 septembre 2014

 

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