Vigie, mars 2009

 

   

AU LIEU D’ÉCRIRE… 

 

Tout est blanc, le ciel, les arbres aux nervures noires, la terre. Pourquoi donc rajouter de l’encre à cela ? Tableau éblouissant à la fenêtre, et totalement opaque au Velux. Des flocons tourbillonnent encore. Parfois, une avalanche. Ce nuage qui glisse le long de la montagne, on ne le voit presque pas.

Au lieu d’écrire ces pages difficiles (comment parler des gens ?), je m’endors et je rêve de rapaces et d’oiseaux bariolés qui ressemblent à des papillons — des espèces de phalènes géantes posées contre l’escalier des combles. Je regarde tomber la neige. C’est un très beau spectacle, mais qui ne fait que m’effleurer.

Puis je pars marcher sur la neige dure qui scintille au soleil. Clameur des chiens de la vallée. Cri d’alerte du geai. Je suis les traces des chevreuil, renard, lièvre, de toutes les bêtes qui se sont arrêtés à l’endroit même où j’ai fait halte. Cris roulés de la graine, un pic tambourine. Abreuvoir renversé. Taupinières à fleur de neige. Fin d’hiver. Ah, le chant de l’âne-trompette !

 

6-7 mars 2009

 

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