Vigie, avril 2008

 

 

ENFANTS PERDUS

 

Condamnés, apeurés, traqués – on ne sait même pas pourquoi, mais on sait cela : la traque a commencé. Serrés en silence dans le petit appartement de Chambéry-le-Haut, on ose à peine respirer. Il ne faut pas qu’on nous repère, mais le voilage orange de la cuisine (qui existait naguère, je m’en souviens très bien) bouge et cette fois encore il nous faut fuir car ceux d’en face ont pu nous voir, et  nous dénonceraient à coup sûr.

On appelle des amis qui organisent notre fuite vers l’Écosse via la Bretagne, mais la communication est coupée avant que nous ayons pu obtenir toutes les informations. La scène suivante se passe dans un port en Bretagne. Je filme un martin-pêcheur qui s’approche de ce qui semble être son nid, mais qu’un autre oiseau occupe. Scène violente.

Le plus navrant : on reçoit l’acte qui fait des grands-parents les seuls parents légitimes de Léo, désormais sans nous, parce que le laisser loin de nous était la seule chance pour lui d’échapper à ceux-là qui nous traquent. La chatte Onça aussi erre, chatte des rues désormais. On a tout perdu. 

Nathalie aide un groupe de touristes qui ne savent pas comment prendre le bateau. Certains me connaissent, dont Éliton. Impossible de les éviter, même en prenant ce chemin aux traverses de bois. Dans le bateau, Éliton est derrière nous. Je me cache dans ma capuche. Nathalie prétend que je suis un architecte et donne un faux nom. Rire d’Éliton qui ne croit pas à la blague. Je me retourne. Sourire complice.

Grande confusion de ces rêves qui, au matin, laissent parfois si mal à l’aise qu’on a peine à croire au printemps.

 

11 avril 2008 

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