Vigie, avril 2008

 

 

 

UN PEU DE CETTE PAIX

 

La terrasse du Villard en fin d’après-midi. On constate avec étonnement que le soleil est encore haut, que le jour se prolonge : quelques minutes de quiétude printanière encore avant la nuit, la pluie et le reste. L’enfant s’affaire, les chiens mâchonnent des morceaux de bois, la chatte Onça repart en chasse – chacun dans son monde, mais tous baignés dans la lumière de ce plus vaste monde. Un vent très léger agite les branches nues du grand bouleau.

Ai-je bien entendu (mes oreilles sont bouchées par le rhume et l’otite) ou bien ai-je rêvé ? L’appel d’une tourterelle, ou bien la roucoulade d’un pigeon, a raisonné au loin. (Sept ans plus tard, même étonnement à découvrir soudain, fouinant dans l’ornière de la route, cette espèce de pigeon un peu rare qui niche par ici.)

Voilà que tout est paisible (malgré la légère oppression de cette oreille bouchée). Je dépose ici un peu de cette paix provisoire. Un avion traverse le ciel, en route vers l’Italie je crois. « Là-bas ? »

 

4 avril 2008

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