LE GRAND DÉSIR
Un jour je suis parti pour un très long voyage
ne suis jamais rentré
n’ai pas pu m’arrêter
comme barque lancée prise par les courants.
Route
en route
suis resté en partance
suis ces nuages qui filent au flanc de la colline
suis ces feux ces phares qu’on croise les matins de brouillard
ces troupes de corneilles dans la lumière changeante
ces oiseaux migrateurs partis sans crier gare
ce grand trait qui éclaire la crête du Granier
ces chemins ces sentiers qui partout me déportent
Quarante années de route
et ne suis dieu merci
pas rassasié d’images
insatiable d’automnes
assoiffé de soleil affamé de forêts
je vais de virages en villages happé
par le grand désir qui m’appelle
tout au bout de la route.
8 octobre 2015