LES MOIRES, LA MÉMOIRE
Dans le miroir de la route se croisent
sans se confondre les silhouettes
du collégien aux longs cheveux et du vieil homme
qui le regardera passer
et nos images nos moires sombrent
dans les ornières de la mémoire
moins pesantes que bogues écrasées
sur la route où quinze ou quarante automnes
laissent pareillement peu de traces.
À tant rouler à tant regarder s’en aller
les fumées les feuilles la beauté
qui te fait signe encore à l’orée du chemin de traverse
tu ne sais plus très bien ton âge
ni le lieu ni l’heure tu te perds
dans le brouillard en fond de combe où s’effacent
la route les moires la mémoire.
6 octobre 2015