LA ROUTE SOMBRE
Petit matin tout
sombre
où tout
sombre et se brouille
les silhouettes
des écoliers
le mur suintant
aux mousses
phosphorescentes
les érables défaits les ouvriers
dans la lumière grise
oui tout
grise
tout
sombre
le brouillard en fond de combe
enserre la maison triste
qui retombe en poussière
il faut pour supporter cela fabriquer
un cocon de parole
chauffer comme on peut l’habitacle
avec des mots
veilleuses peu vaillantes lampes
le long du cimetière il faut
nier l’évidence
refuser le ravin
ne plus penser qu’un jour
un jour vraiment le jour
ne se lèvera plus
sur la route vraiment sombre
qui continue sans toi.
13 octobre 2015