Vigie, octobre 2019

 

 

 

Frontières

 

 

Vigie octobre 2019 frontières

 

 

Les trois poèmes envoyés cet été à la Maison de la Poésie, pensé-je, n’ont pas été retenus pour le numéro 62 de la revue Bacchanales et, oserai-je l’avouer, j’en ressens une amertume excessive, prenant ce refus pour une preuve supplémentaire de mon insignifiance et m’accusant de ne pas avoir travaillé comme il aurait fallu. Plus que jamais le bel automne me file entre les doigts sans que je parvienne à en retenir la moindre image, à quoi bon persister ? À quoi bon écrire encore, à quoi bon vivre ?

 

Lorsque je reçois le message qui m’annonce au contraire la parution de ces « Trois bornes noires sur le chemin de nos limites », je suis déjà allé trop loin dans le découragement pour pouvoir en ressentir immédiatement de la joie. La relecture de ces lignes me déçoit – seul le premier poème me paraît acceptable. Puis je me plonge dans cette belle revue dont certaines pages m’emportent, redécouvre mes propres lignes comme si elles étaient d’un autre, et je peux enfin me laisser aller à l’un de ces brefs moments de contentement qui peuvent parfois suivre une publication – contentement qui ne dure jamais, mais que les lectures publiques prolongent.

 

 

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